Du 22 au 27 octobre 208, le "Garage" de la Librairie des Bauges, en plein centre d’Albertville, a accueillit l’AFPS pour une semaine consacrée à la Nakba.
En ouverture, s’est déroulée la présentation de l’exposition "La Nakba, exode et expulsion des Palestiniens en 1948" : un rappel historique de la création du sionisme jusqu’au cessez-le-feu de 1949, les conséquences de la Nakba, la situation des réfugiés Palestiniens d’aujourd’hui. L’exposition était visible tout au long de la semaine, la librairie étant ouverte toute la journée.
Mardi soir, le film de Maryse Gargour, "A la rencontre d’un pays perdu" a été projeté. Une cinquantaine de personnes très attentives étaient présentes et un débat s’est tenu à l’issue du film ainsi qu’un pot autour des gâteaux maghrébins confectionnés par de généreuses pâtissières.
Les après-midi, la mini-série "Le Serment" de Peter Kosminsky a suscité un grand intérêt (entre 20 et 25 personnes à chaque fois). Le "suspens" du film permet de "fidéliser" le public. Très nuancé, il donne un éclairage réaliste à la fois sur les événements dramatiques en Palestine entre 1945 et 1948, et la situation actuelle en Israël et dans les territoires occupés en 2005, une situation qui ne fait malheureusement qu’empirer !
Mercredi après-midi également, après la projection, un goûter suivi d’un atelier de calligraphie animé par Aziza auquel ont participé une dizaine de personnes.
Jeudi, la Compagnie Brozzoni a proposé une lecture musicale de poèmes de Mahmoud Darwich. Ambiance attentive et intime, accordéon en harmonie avec le récitant. Le public a apprécié.
La Semaine de la Nakba à Albertville s’est achevée samedi 27 octobre par la conférence d’Ilan Pappe sur le Nettoyage ethnique de la Palestine.
Plus d’une centaine de personnes sont venues écouter ce célèbre historien israélien dont les propos étaient traduits par Jean-Pierre Leray.
Ilan Pappe rappelle les causes du colonialisme et en décrit les caractéristiques principales ; le sionisme est une partie intégrante du colonialisme et sévit toujours aujourd’hui. L’élimination des autochtones pour occuper l’espace en est un point fondamental. La Palestine n’est pas un cas unique.
Le mouvement sioniste des années 30, l’expulsion des Palestiniens et la destruction de leurs villages, le plan Daleth, le plan de partage, la réaction des états arabes, les réfugiés, la propagande sioniste de l’époque. La guerre de 67 après laquelle les israéliens exercent des formes de nettoyage ethnique différentes de celles de 1948, puis les accords d’Oslo une forme également, selon lui, de nettoyage ethnique programmé et piège dans lequel sont tombés les Palestiniens avec à leur tête Yasser Arafat, roi d’un petit bantoustan appelé état de Palestine. A la différence de l’Afrique du Sud, la communauté internationale a applaudi. La loi votée par la Knesset : la loi de l’Etat-nation pour le peuple juif.
"Il faut utiliser le bon langage", conclut Ilan Pappe, "Ce n’est pas un conflit entre deux nations, c’est du colonialisme - Ce n’est pas la paix que nous appelons de nos voeux, c’est la décolonisation. Parlons d’apartheid et réclamons la décolonisation. Les Palestiniens veulent avoir une vie normale, avec les juifs et avec tout le monde ; ils ne veulent pas qu’on les élimine".
>> Voir les vidéos (traduction française et version originale anglaise) de cette conférence
Une expérience originale, riche en contacts et discussions. Cette semaine a permis d’informer concrètement sur des événements peu connus et pourtant fondamentaux qui expliquent la situation dramatique de la Palestine actuelle. Le groupe local a eu la surprise, à chaque fois, de découvrir de nouveaux visages.
Plusieurs articles du Dauphiné libéré sont parut sur l’événements.